Le moelleux au chocolat « nuage » et sa version poétique pour Pâques

Je suis vraiment heureuse d’avoir pu trouver le temps de partager cette recette avec vous juste avant Pâques (vous allez voir, elle vaut le coup !) malgré le tournis de ces derniers jours.

C’est en grande partie grâce à vos soutiens sur le blog que cela a été possible : j’ai en effet pu décliner cette semaine un travail de photographe et le remplacer par une journée et demi de tournage vidéo et shooting photo rien que pour vous ; ce genre de petit changement dans mon emploi du temps, c’est exactement ce que j’espérais pouvoir faire en lançant cette campagne de souscription, et grâce à cela je peux à nouveau bien m’occuper de vous ici. Merci d’avoir été au rendez-vous pour les souscriptions, et de m’avoir montré combien vous aimiez Saines Gourmandises 😉

Alors, l’histoire de ce gâteau maintenant… oui, parce qu’il a une histoire un peu douce-amère ^^.

Il y a quelques dimanches, une de mes filles m’a suggéré d’un air tout timide et mignon qu’il serait vraiment chouette d’avoir un gâteau au dessert. Il était midi et demi, j’ai donc fait vraiment n’importe quoi : balancer de la crème de coco dans une casserole, y faire fondre tous les vieux morceaux de chocolat entamés qui trainaient dans une boîte, faire couler un café directement dans la casserole de crème, traire mon flacon de sirop d’agave par-dessus, jeter une poignée de farine dans le chocolat fondu, oublier la levure puis la rajouter, casser trois (ou quatre ?) œufs au pif, verser deux ou trois « glouglous » de rhum sans rien mesurer, bref. Ça aurait pu être un désastre, je n’ai suivi aucune recette, rien pesé, rien noté, j’étais pressée, j’avais faim ^^.

Le résultat a été incroyablement FRUSTRANT.

Non pas que le gâteau fut raté, non non. C’était bien pire que ça. Ce qui était frustrant, rageant, e-xas-pé-rant c’est qu’il était sublime, vraiment très très haut placé sur l’échelle de Richter des gâteaux au chocolat, du genre de ceux qui font trembler les papilles et bousculent fortement les émotions.

Et moi qui n’avait rien noté…

J’ai donc tenté (8 fois en tout, si si, demandez à mes enfants, ils n’en peuvent plus) de le refaire, en tentant de me souvenir « visuellement » combien j’avais à peu près mis de ceci ou de cela. Et là je m’en rapproche enfin…

Ce gâteau est de la famille des moelleux, c’est-à-dire des gâteaux au chocolat bien cuits à cœur.

Avec peu assez de chocolat, peu de matière grasses (du moins pour un gâteau au chocolat) et le minimum syndical de sucre, on obtient là le plus aérien, le plus léger des « vrais » moelleux. Et cela sans monter les blancs en neige, sans se compliquer la vie (vu que vous, vous ne serez pas obligés de le refaire 8 fois en enlevant 10g de farine par-ci et 2cl de jus de pomme par-là, veinards !) : on jette tout le saladier et Paf ! on se retrouve avec THE gâteau au chocolat, celui qui fait déjà tellement plaisir tel quel.

Mais comme il est au moins aussi moelleux qu’une très très bonne génoise, j’ai eu envie de le customiser pour Pâques avec une chantilly au thé matcha et à la menthe : c’est frais, végétal, gourmand, cela évoque bien le printemps, et de surcroît c’est un dessert qui passe vraiment bien après un bon repas, du moins si l’on aime l’association menthe-chocolat ; à défaut, il serait tout à fait possible de parfumer la chantilly avec de l’extrait de café, ou tout simplement de la vanille… voire un sirop de cerise, de l’amaretto… c’est Pâques, faites-vous plaisir ! 😉

De mon côté, je sors d’une crève de 15 jours où j’ai tellement toussé que par moments que je demandais si mes yeux n’allaient pas s’éjecter des orbites, ma maison ressemble à un camp de nomades australopithèques après le passage d’un troupeau de rhinocéros préhistoriques pris de panique devant la charge d’une bande de mammouths les suivant de près pour fuir l’ouragan qui les poursuit tous, et je reçois 16 personnes dimanche. Je ne sais pas encore si, après avoir publié cet article, je vais aller planter sous la pluie les 48 plants de salade qui attendent depuis 8 jours avec leurs racines qui sortent des godets, mettre mon harnais d’escalade pour accéder au dessus du tas de linge sale, brancher 6 lave-vaisselles maintenant que nous avons enfin changé celui qui est tombé en rade juste quand j’étais malade, trier les papiers où les enveloppes des impôts et de l’école se sont glissées au milieu des pubs de fringues où l’on peut gagner un gros lama rose en peluche et un sac imprimé avec des cactus et des ananas si on achète 3 articles, balayer ma cuisine qui -autant que je m’en souvienne- ne devrait pas avoir un sol en terre battue, ranger mon atelier où le chocolat fondu d’hier a figé sur le sol mouillé par l’eau du vase renversé, ranger les courses qui sont dans des sacs depuis deux jours en espérant ne pas retrouver des poissons surgelés en train de faire pipi sur une poule au chocolat, ou succomber à la tentation d’une sieste pour aggraver mon cas mais soigner ma crève. Alors pour une fois je vous la fais courte et vous ne serez pas obligés de vous farcir un quart d’heures d’âneries avant d’accéder à la recette…

Je vous souhaite une très belle fête de Pâques 🙂

Gâteau de base :

Ingrédients pour 8 parts

Préparation : 10min

Cuisson : 25min

• 160g de chocolat pâtissier à 70% de cacao
• 20cl de crème de coco
• 5cl de jus de pomme
• 3cl de rhum
• 7cl de sirop d’agave
• 3 œufs
• 100g de farine T80 à T110 de blé ou de grand épeautre
• 1 sachet de poudre à lever
• 1 pincée de fleur de sel
• Une bonne pincée de poudre de vanille
• 2 c. à soupe de grué de cacao (pour que ça « croque » un peu)

Préchauffer le four à 180C°.

Beurre ou huiler un moule de 18cm de diamètre.

Faire chauffer tous les ingrédients liquides dans une casserole.

Hors du feu, ajouter le chocolat coupé en morceaux et mélanger afin de le faire fondre.

Pendant ce temps, mélanger dans un saladier la farine avec la poudre à lever, la fleur de sel et la vanille. Faire un puits, y verser la préparation au chocolat, les œufs et le grué de cacao, mélanger juste ce qu’il faut pour que la pâte soit homogène puis verser aussitôt dans le moule et enfourner 25min.

Vérifier la cuisson avant de sortir le gâteau du four.

Pour la customisation de Pâques 

(avec au moins 2H de repos au frais) :

• 40cl de crème de coco kara (briquette verte, celle qui monte le mieux en chantilly, non sponso) très froide, sortant du frigo
• 55g de sucre de bouleau, ou à défaut de sucre blond
• 1 c. à café de thé matcha (moi je prends le grade « céremonial » de chez Matcha Botanicals, non sponso, il est naturellement très coloré et de saveur douce)
• 3 à 5 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée
• Une poignée de vermicelles de riz
• Environ 80g de chocolat fondu pour enrober les vermicelles et former le « nid »
• Quelques jolis œufs de Pâques au choix
• Quelques fleurs comestibles (facultatif)
• Une petite branche d’arbuste (non toxique) + un faux piaf acheté 5 centimes dans une ressourcerie ^^ (facultatif)

Une fois qu’il est refroidi, ouvrir le gâteau en deux (ou même en trois si vous savez).

Fouetter le crème en chantilly bien ferme avec le sucre, l’huile de menthe et le thé matcha, puis en garnir le gâteau avec une cuillère, sans s’enquiquiner avec une poche à douille.

Mettre au frais.

Après les avoir légèrement cassés, tremper la poignée de vermicelles de riz dans le chocolat fondu, puis former un nid sur un papier cuisson et laisser refroidir.

Poser sur le gâteau, décorer éventuellement de quelques fleurs.

La déco peut s’arrêter là, mais il est possible de planter dans le gâteau une petite branche fleurie (ou avec quelques jolies feuilles) puis d’y accrocher un petit oiseau…

Nota : le « nid » est comestible mais ne se mange pas, ou alors il faudrait trouver autre chose que des vermicelles de riz, là c’est vraiment trop « coriace » ^^. Essayez peut-être avec des cheveux d’anges rôtis, ceux que l’on utilise pour faire des pâtisseries orientales ou le très tendance « chocolat Dubaï »).

Et en bonus pour se faire du bien, voici ce gâteau dans une vidéo toute douce sur quelques notes de Chopin (spéciale dédicace à mon Papa, à la fois amateur de bons gâteaux ET de Chopin :)).

En voyant ces images les gens doivent se dire « comme la vie est douce et zen chez Marie Chioca, comme tout est harmonieux… ».

Ça dépend des moments ^^