La plus sage des tartes au citron !

Comme promis, voici ma recette de tarte au citron vraiment très « sage » car avec :

– sa pâte à l’amande, orge mondé et sucre de bouleau

-sa crème fondante où une énorme partie du beurre a été remplacée par du skyr

-sa teneur très intéressante en protéines (skyr, œufs frais) et en fibres solubles (amandes, orge)

-sans oublier son acidité naturelle

… cette tarte au citron présente un IG au ras des pâquerettes ! De même qu’un taux de matières grasses très raisonnable…

Le résultat est pourtant tout à fait à la hauteur d’une tarte au citron digne de ce nom car en bonne Niçoise, jamais je ne me permettrais de malmener une tarte au citron 😉

C’est d’ailleurs un peu comme pour les mousses au chocolat : j’en ai créé tellement de variantes dans mes livres ou sur ce blog que lorsqu’une de mes filles me demande « Je fais quoi comme dessert pour dimanche* ? » et que je lui réponds « Et pourquoi pas une tarte au citron ? » il s’ensuit un grand silence.

^{*ça fait partie du bonheur d’avoir des grands enfants : avant ils n’étaient là que pour décimer mes desserts (et parfois même avant qu’ils ne soient cuits), maintenant ils FONT les desserts 😉}

Ce n’est pas que ladite fille boude. La vie est d’ailleurs trop courte pour bouder, mieux vaut rigoler ou carrément râler un bon coup c’est bien meilleur pour la santé. Mais je la retrouve assise sur l’escalier. D’un air perplexe. Ensevelie sous une cinquantaine de livres de cuisine. À essayer de trouver, non pas dans lequel retrouver la recette de tarte au citron, mais plutôt laquelle elle va faire sachant qu’il y a des tartes au citron dans presque tous mes bouquins (je n’ai hélas pas réussi à en fourrer une dans mon livre sur les soupes, ni dans mon tout dernier bouquin de jardin, vous voyez donc combien je suis raisonnable).

Mais quel que soit le choix final on se régale, car pour être validée dans un de mes bouquins une bonne tarte au citron doit présenter un excellent contraste de texture entre le sablé de la pâte et le crémeux du curd, une saveur à la fois acidulée et généreusement parfumée à l’écorce de citron, et éventuellement un peu de meringue sur le dessus parce que ce côté mousseux, soyeux, n’est pas désagréable (même si la meringue n’est clairement pas ce qui me fait le plus halluciner dans une tarte au citron). Ajoutons à cela une teneur en sucre raisonnable (trop sucrer une tarte au citron est un attentat), une touche de fleur de sel dans la pâte et de vanille dans la meringue… c’est le pied !

Et c’est exactement à cette alléchante description que ressemble celle-ci 😉

Je l’ai réalisée début mars (d’où le mimosa sur les photos) avec ma fille pâtissière Maud pour un de nos prochains livres, mais elle est tellement délicieuse que je n’aurais pas la patience d’attendre la parution pour partager la recette avec vous.

Ceci étant dit, je vois des petits sourires moqueurs. Si si, je les vois !

« Marie elle nous fait tout un article pour nous expliquer que le skyr c’est surcoté, et paf, elle l’utilise dans une recette juste après ! »

Et oui c’est comme ça, j’aime bien le skyr en pâtisserie ;). De même que le petit suisse, ou le labneh, ou le fromage blanc bien égoutté, chacun avec sa spécificité en termes de goût et de texture, ces laitages permettent de réaliser des crèmes, des inserts, des mousses, des bavarois, etc. très doux et lactés, beaucoup plus « gérables » par notre système digestif que les gâteaux pâtissiers plus traditionnels contenant une plaquette de beurre dans leur si « légèèèèère » crème vanille où se débattent 12 fraises étiques se demandant encore ce qu’elles sont venues faire dans cette galère.

D’ailleurs, j’ai beaucoup ri en apprenant que mon dernier article avait donné envie à pas mal d’entre vous de goûter le skyr ^^. Ce n’était pas franchement le but, mais bravo pour votre franchise.

Je me sens moins seule.

Car puisqu’on en est aux aveux, moi aussi je suis faible et influençable, la preuve : suite à mon article j’ai acheté, non pas du skyr -ça je l’avais déjà fait avant- mais je vous le donne en mille ?

Allez, vous ne devinerez jamais ^^

Un gua-sha !!!

Je n’en reviens toujours pas d’avoir fait ça.

Société de consommation, quand tu nous tiens… il aura fallu 6 mois à Pinterest et Instagram pour faire adopter à Marie Chioca, la récalcitrante à la gomme, cet espèce de boomerang en pierre pour se racler la figure alors qu’elle avait éclaté de rire en apercevant ça pour la première fois.

Il faut tout de même que je vous raconte, rien que pour soulager ma conscience ^^ : juste après cet article sur le skyr je me suis dit « Bah, je suis là à me moquer du gua sha mais après tout, pourquoi pas ? ». Et tout à coup le gua sha m’est apparu comme un petit truc que j’allais enfin m’acheter rien que pour moi. Et il y avait dans ma tête une petite voix avec une auréole qui me disait « C’est une ânerie, te laisse pas influencer » et une autre voix avec des cornes qui me susurrait « Pour un bel objet en pierre naturelle ce n’est pas bien cher, il paraît que ça va te détendre, 5min par jour rien que pour toi, ça va effacer tes poches de kangourou sous tes yeux, et si un jour tu commences à avoir du double menton et bien paf ! en fait t’en auras pas grâce au gua sha »…

Alors je suis allée voir, j’en ai trouvé un bien, j’ai lu les commentaires dithyrambiques (probablement écrits par des gens payés ^^), j’ai pondu au moins 15 min alors que je croule sous le boulot pour savoir si j’allais choisir celui en jade vert (j’aime tellement le vert), en sodalite bleue ou en quartz rose, j’ai finalement opté pour le quartz rose pour une inexplicable raison tout en espérant in petto que ce ne serait pas un rose trop soutenu car j’ai horreur de ça, j’ai passé commande en me disant « c’est vraiment n’importe quoi » et les dés ont été jetés.

Il est arrivé en grandes pompes dans une jolie boîte, presque une boîte de joaillerie. Dans la boîte il y avait un petit sac de velours rose. J’ai délié les liens, le petit gua sha a pointé le bout de son nez, hourra, c’était un délicieux rose doux, ou plutôt un blanc légèrement rosé, un amour de petit gua sha en quartz rose, un peu translucide, avec le joli veinage de la pierre… et heureusement que l’esprit est vif, car cela m’a laissé le temps de me faire toutes ces observations avant que le gua sha, glissant de son sac de velours tel les skis de Jean-Claude Killy fartés à la graisse de baleine sur une piste verglassée, ne passe juste entre mes doigts pour s’éclater en quatre sur le carrelage de la salle de bain !

Ascenseur émotionnel.

Surtout lorsque je me suis baissée en pestant pour le ramasser et que je me suis planté un éclat de quartz rose sous la plante des pieds. En termes de cocooning et de « petit moment de détente rien que pour soi », on était bien.

Voilà voilà, l’aventure éclair du gua sha chez Marie Chioca. J’en ri encore, donc après tout, il a un peu fait son job de « petit moment de détente », et peut-être même en remodelage du visage ^^.

Bon, et cette tarte au citron on en parle enfin ?

Ingrédients pour 8 parts

Préparation 25 min

Cuisson 25 min

Repos 3h

Pour la pâte :

• 200g de farine d’orge mondé
• 2g de fleur de sel
• 30g de poudre d’amande blanche
• 50g de sucre de bouleau (ou à défaut, de sucre blond, cela remonte un peu l’IG mais il sera « tamponné » par l’acidité, les protéines et les fibres solubles de cette tarte)
• 100 de beurre à température
• 1 oeuf
• 30g de jus de pomme

Pour la crème au citron :

• 20cl de jus de citron fraîchement pressé
• 4 jaunes d’œufs
• 110g de sirop d’agave ou de miel d’acacia
• Le zeste finement râpé d’un citron, de deux si on aime
• 15g de farine d’orge
• 100g de skyr bien égoutté (une marque où il n’est pas granuleux)
• 50g de beurre

Pour la meringue :

• 4 blancs d’œufs ultra frais
• 60g de sucre de bouleau (même remarque que plus haut)
• Une pincée de poudre de vanille

1/Pâte.

Préchauffer le four à 180°C. Mettre la farine dans le bol d’un robot muni de son batteur plat avec le sel, la poudre d’amande et le sucre. Mélanger, ajouter le beurre découpé en petits morceaux. Mélanger juste ce qu’il faut pour obtenir une texture un peu sablonneuse puis ajouter l’œuf et le jus de pomme, amalgamer rapidement sans trop travailler. Étaler la pâte et foncer un cercle à tarte (voir plus bas) d’environ 26cm. Enfourner 20min puis laisser refroidir.

2/Crème au citron.

Mettre le jus de citron dans une casserole avec les jaunes d’oeufs, le sirop d’agave, la farine et le zeste de citron. Cuire à feu doux sans cesser de mélanger jusqu’à ce que la crème épaississe. Hors du feu, ajouter le beurre et le skyr, mélanger à nouveau (ou mieux, mixer !) et verser dans le fond de tarte refroidi. Placer au frais au moins 3h.

3/Meringue.

Battre les blancs en neige avec la vanille, en ajoutant le sucre en 3 fois. Garnir la tarte au citron avec la meringue, soit à la cuillère à soupe, soit avec une poche à douille. Décorer de tranches et de zestes de citron.

J’ai pu établir pour ce blog un partenariat avec la site français ScrapCooking, spécialiste en pâtisserie et « cake design » de qualité professionnelle accessible aux particuliers. Vous pouvez donc utiliser le code MARIE15 qui vous donne droit à 15% de réduction (en toute transparence, je touche aussi une commission).
Pour cette recette vous y trouverez par exemple ce très bon cercle à tarte réglable en inox (tellement plus pratique à foncer et démouler qu’un moule à tarte basique : la pâte y est plus croustillante aussi, cela fait des années que je n’utilise plus que des cercles à tarte au lieu des moules) :
https://www.scrapcooking.fr/fr/8509-cercle-a-tarte-perfore-extensible-inox.html?ref=jn6cycwr
…ou carrément ce kit à tarte incluant, en plus du cercle, la poche à douille et une douille à saint-honoré pour pocher votre meringue :
https://www.scrapcooking.fr/fr/10924-box-l-atelier-de-roxane-tout-pour-ma-tarte-citron.html?ref=jn6cycwr
Vous y trouverez aussi des cercles et moules à gâteaux, des caissettes à cupcakes et décors de gâteaux tout mignons, des colorants et arômes naturels (attention, sur le site ils ne le sont pas tous, mais c’est bien noté), tampons à biscuits, thermomètres de cuisson, rouleaux à pâtisserie imprimés, emporte-pièces, fleurs en azyme, etc. C’est le genre de site où il vaut mieux ne pas trop se promener. Si on est faible ^^.