Que la nature est en avance cette année ! J’ai goûté début avril les premières fraises de France qui avaient du goût (l’an dernier, c’était en juin, et encore, pour le goût fallait y croire très fort ;)), et les arbres du verger croulent sous les fleurs roses et blanches, donnant à mon jardin un petit charme très poétique. De quoi mettre une bonne dose de gaité dans un quotidien parfois rempli de petites galères à gérer au mieux 😉
Hier matin, je suis partie pour une matinée « ambulance » : une poule moribonde à déposer chez le vétérinaire, un saut à la pharmacie, deux loulous à emmener chez le médecin (chacun pour un truc différent), puis hop, vite ramener tout le monde à l’école dans les temps (sauf la poule, on est d’accord). Bref, ça ne s’annonçait pas particulièrement ni super gai, ni super passionnant… Et bien pourtant, avec ce beau soleil, ce ciel si bleu, ces arbres tout roses, ce vert si tendre des pâturages, ça nous donnait presque envie de chantonner. Pas très sympa pour la poule qui faisait « aaaaaarg » dans le coffre, mais vu que les loulous mêmes malades avaient le moral, on s’en est quand même donné à cœur joie !
Pour continuer dans les petits bonheurs du quotidien, j’ai testé le soir un charmant petit moule trouvé sur ce très beau site de poteries alsaciennes, tenu par une jeune femme aussi charmante que talentueuse. Un moule « agneau », traditionnel en Alsace mais que je ne connaissais pas ( bon, en même temps, moi je suis niçoise alors j’ai quelques petites excuses… D’abord, est-ce que vous connaissez la plaque à socca vous les alsaciens, hein ?).
Je trouve cette tradition vraiment mignonne, et comme la recette de base contenait de la farine blanche, du sucre blanc et même de la fécule (bye bye l’indice glycémique), vous commencez à me connaître, il a fallut que je mette au point une recette à la farine de petit épeautre T110 et sirop d’agave, en m’inspirant un peu du biscuit-génoise très moelleux du layer-cake de Noël.
Et comme c’était vraiment très moelleux et très réussi (tant pis pour les fleurs…) j’ai pensé à tous ceux qui n’auraient pas de moule « agneau » pour tester ma génoise et j’ai enchaîné dans la soirée sur un fraisier. Pas très raisonnable le coup du fraisier nocturne, car le bruit du robot kitchenaid à 23H30 a un peu exaspéré mon cher et tendre, mais quand j’ai une idée en tête je suis une vraie bourrique. Voilà donc 2 recettes pour le prix d’une, qui sont, cerise sur le gâteau, compatibles « cure Cabot » pour ne pas mettre au supplice tous les pauvres malheureux qui se sont embarqués à cause de moi dans cette galère ;). D’ailleurs, avis aux « cabotistes » : la semaine prochaine, quand vous recevrez ma newsletter, n’ouvrez surtout pas. Y’aura du chocolat…
Agneau de Pâques en génoise de petit épeautre
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- Ingrédients pour un grand moule « agneau » (21×11 cm)
- Préparation : 15 min
- Cuisson : 35 min
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– 4 œufs
– 10cl de sirop d’agave
– 170g de farine de petit épeautre T110
– 1/2 paquet de poudre à lever
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Préchauffer le four à 150°C, si possible en chaleur tournante.
Beurrer soigneusement (au beurre ou à la margarine bio non hydrogénée) le moule à agneau, en insistant particulièrement sur les pattes et les oreilles.
Casser les œufs entiers dans le bol d’un robot pâtissier, ajouter le sirop d’agave puis fouetter, d’abord à vitesse moyenne, puis en augmentant petit à petit jusqu’à la vitesse maximum. Le mélange doit mousser, blanchir et tripler de volume (voir photos de pas à pas du layer-cake de Noël). Cette opération prend presque une dizaine de minutes, et sera bien plus facile à réaliser dans un vrai robot pâtissier muni de son fouet à fil qu’au fouet électrique.
Mélanger la farine et la levure dans un bol, puis tamiser ce mélange au dessus des œufs fouettés (c’est très important, sinon vous aurez des grumeaux et la génoise sera ratée.)
Mélanger délicatement le tout à la spatule (idéalement avec une maryse souple pour pouvoir bien racler le fond du saladier), dans un mouvement tournant et en soulevant la pâte, puis verser dans le moule.
Enfourner pour 35 min, puis vérifier la cuisson en piquant à cœur le gâteau avec une pique métallique, laquelle doit ressortir parfaitement propre. Si un peu de pâte y adhère, ajouter 5 ou 10 minutes de cuisson et refaire le test.
Laisser refroidir l’agneau avant d’ouvrir le moule, puis saupoudrer éventuellement d’un peu de sucre glace et planter 2 clous de girofle à la place des yeux.
PS : J’ai du « raboter » avec un couteau la pâte qui dépassait du moule car elle avait un peu débordé en cuisant…
En bas à gauche, un autre agneau sorti du même moule, et pourtant avec une tête différente ! C’est qu’ils ont chacun leur personnalité en plus 😉
…
« Nid de Pâques » façon fraisier (avec une crème mousseline végétale qui déchire…)
- Ingrédients pour 8 personnes
- Préparation : 35 min
- Cuisson : 15 min pour la génoise, 5 min pour la crème
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– Une génoise au petit épeautre (voir ci-dessus)
– Une briquette de 20cl de crème de coco liquide*
– 40cl de lait de soja à la vanille
– Un sachet de 2gr d’agar-agar
– 15g de farine de petit épeautre (la même que celle qui a servi à la génoise)
– 1 gousse de vanille
– 150g d’huile de coco vierge
– 10cl de sirop d’agave
– 250g de bonnes fraises
– 1 pincée de fleur de sel
*dite aussi « coco cuisine » (marque Isola Bio, en magasin bio) ou « lait de coco cuisine » (marque Bjorg), ou « crème de coco » (marque Kara, non bio)
Préparer une génoise comme indiqué dans la recette ci dessus, et la faire cuire 15 min à 180°C dans un moule à savarin de 22cm de diamètre environ. La laisser refroidir à température ambiante.
Laver le bol du robot, y verser la crème de coco liquide, puis mettre le tout (bol+crème+fouet) au congélateur.
Tamiser la farine au dessus du lait, et bien fouetter le tout pour ne pas avoir de grumeaux (si besoin mixer pour que la préparation soit parfaitement lisse). Ajouter l’agar-agar, le sirop d’agave, le sel et la gousse de vanille fendue en deux (pour renforcer le parfum de vanille, gratter les graines avec un couteau lisse, et les mettre dans la casserole avec les gousses), puis bien fouetter le tout.
Porter à ébullition en fouettant sans cesse pour que le fond de la casserole n’accroche pas. Compter 3 min d’ébullition puis ajouter l’huile de coco et la faire fondre en mélangeant bien hors du feu.
Retirer la gousse de vanille et laisser un peu tiédir la crème.
Pendant ce temps laver les fraises et les couper en petits cubes.
Démouler aussi la génoise, puis l’ouvrir en deux dans le sens de l’épaisseur avec un couteau bien aiguisé et en remettre la moitié dans le moule à savarin (attention, elle est fragile, procéder avec délicatesse pour ne pas la casser). Répartir les fraises dans le moule, sur la génoise.
Une fois que la crème pâtissière est tiède*, sortir la crème liquide du congélateur : elle doit avoir commencé à former une fine pélliculle de givre sur le dessus, c’est bon signe car elle doit être vraiment glacée pour bien monter en chantilly.
*On doit la sentir quasiment à la température du doigt, car elle ne doit ni être trop chaude (sinon la chantilly retomberait), ni trop froide (sinon l’agar-agar figerait la crème en bloc et on ne pourrait plus y incorporer la crème fouettée) : de 28 à 37°, c’est parfait.
La fouetter vivement plusieurs minutes au robot, jusqu’à ce qu’elle devienne bien épaisse, puis l’incorporer très délicatement à la crème pâtissière, à l’aide d’une spatule souple.
Verser le tiers de cette mousse dans le moule à savarin, sur les fraises, puis mettre le reste dans une poche à douille munie d’un embout cannelé et fermé d’un clip à sachet (pour que la mousse encore liquide ne s’échappe pas par l’embout).
Déposer la deuxième couche de génoise dans le moule sur la crème (elle va « dépasser » un peu à cause des fraises et de la crème mais ce n’est pas grave).
Mettre le tout (moule + poche à douille) au frais jusqu’au lendemain. Si possible, régler la température du frigo bien basse (autour de 2°C) car plus le gâteau sera froid, plus la crème sera facile à travailler.
Le lendemain, faire le tour du moule avec une spatule souple pour bien décoller le gâteau puis démouler le nid sur un plat (voir photo ci-dessus). Déposer à la poche à douille la crème en cercle sur le dessus pour former un « nid », puis étaler la crème restante à la spatule sur le reste du gâteau (on n’aurait pas assez de crème pour tout recouvrir à la poche à douille).
Décorer éventuellement avec des petits œufs et des fleurs comestibles (j’ai utilisé pour ma part des petits œufs en vrac chez Biocoop : il y en avait des roses, des blancs, des chocolat au lait et des chocolat noir, chacun fourrés soit d’une amande, soit d’une noisette, soit d’un raison. Bref, c’est une tuerie ;), pas à IG bas du tout mais je les ai laissé à mes loulous :)), puis servir aussitôt.
Ce qui reste du petit agneau, 10 min après la photo. Quand je vous dit que c’est tout moelleux et léger comme un nuage…
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PS : Juste un dernier petit mot pour vous dire qu’à priori, je n’aurai plus accès à mon ordi avant lundi soir alors j’espère que vous n’aurez pas de question trop urgente. J’essaierai tout de même de consulter mes mails au moins une fois, mais c’est pas garanti…
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Bonjour, Fait et publié version thermomixée sur mon blog
http://blog.miaouzdays.com/gateau-de-paques-genoise-de-petit-epeautre-ganache-sans-lait-creme-anglaise-au-thermomix-ou-pas/
Merci encore et toujours pour votre travail et votre bonne humeur.
Bonjour Isabelle
Ton lien ne fonctionne pas ! Merci
Dany
C’est moi qui vous remercie Isabelle pour ce gentil mot, ainsi que cette mise à l’honneur de ma recette sur votre blog 🙂
Bonne semaine à vous,
Marie
Bonjour !
J’ai réalisé votre fraisier, et c’était un délice ! Et facile à faire en plus ! Je pense que je ne vais pas tarder à récidiver 🙂
Je l’ai présenté sur mon blog :
https://douceallure.wordpress.com/2016/06/20/delicieux-fraisier-a-ig-bas-sans-lait/
Merci beaucoup pour cette recette !
C’est moi qui vous remercie beaucoup pour cette mise à l’honneur de ma recette sur votre blog Salama 🙂
Bonne semaine à vous !
Marie
Juste une question : En cette saison, pas de fraises, ou alors des fraises que je me refuse à acheter ! J’en ai par contre des congelées de mon jardin. J’ai aussi des framboises congelées, des myrtilles… Peut-être que c’est envisageable et que cela ne rendrait pas trop d’eau… ? Qu’en pensez-vous ?
Je crains un peu que ça rende quand même beaucoup d’eau Marine. Je verrais mieux des fruits séchés réhydratés, par exemple des griottes (on en trouve en magasin bio) trempées 12H dans du jus de pomme puis bien égouttées.
Vous me direz?
Bonne soirée 🙂
Marie
Surprenant dans le bon sens du terme d’après mon mari. Léger et point bourratif malgré la crème chantilly de vache (fermier, cru du marché).
Fiston a beaucoup aimé (malgré le goût léger de coco) mais ce n’est pas surprenant pour mon estomac sur pattes.
La génoise est d’enfer à préparer : elle a tellement gonflé qu’elle a débordé donc pour démouler avec la préparation, ce n’était pas évident, la partie découpée a absorbé l’humidité de la crème et elle restait collée au fond du moule. Mais avec persévérance, j’ai réussi.
En tout cas il est très bon, merci Marie. Belle journée !
Bonjour Marie !
Je pense que je ferai le montage directement dans le plat de service car j’imagine que pour démouler le gâteau le lendemain avec la garniture à l’intérieur sans avoir un moule avec le bord amovible, ce ne doit pas être évident…
Crois-tu que cela est jouable, en mettant à la limite le moule à savarin retourné à l’envers sur le gâteau ? J’espère qu’il se tiendra quand même ?…
En tout cas, bravo pour ces magnifiques photos !
A bientôt !
Houlàlà, j’espère avoir bien compris ta question, et ne pas être en train de te répondre à coté… Moi j’ai un moule à savarin tout simple, sans bords amovibles, et ça marche très bien comme ça. Mais je vais relire ma recette pour vérifier que ça soit bien clair…
Belle soirée à toi !
Marie
Bonjour
Je n’ai pas de farine de petit épeautre T110 pour le osterlämmala… mais de la 150… par contre j’ai beaucoup d’autres farines à disposition… Qu’est ce que pourrais prendre pour « alléger » la préparation?
Merci d’avance…
De la farine T80, est-ce que vous avez Isabelle?
Merci
En petit épeautre non. En blé non plus.
Mais j’ai tenté hier avec de l’orge mais sans la forme. C’est pas mal mais pas aéré comme ceux de mon enfance…
J’ai aussi pois chiches, grand épeautre 150, blé 150, blé blanc, coco, sarrasin, seigle 130, riz, souchet, lupin, châtaignes, khorasan intégrale, chanvre.
Aïe, alors sincèrement je ne saurais pas vous aider, car rien ne peut remplacer le grand épeautre que le blé (et vice versa). Toutes les autres farines ont un comportement trèèèès différent en pâtisserie, et le résultat serait beaucoup trop imprévisible…
Désolée Isabelle…
Merci en tous cas pour TOUT vos partages 🍀💚
Mais de rien Isabelle, avec plaisir 🙂
Bon week-end à vous,
Marie
Merci. Je vais tenter des mélanges…
bonjour Marie,
un grand merci d’avoir revisité la recette tradi du Ochterlamm !! Ma grand-mère nous en préparait tous les ans, c’est vraiment un doux souvenir lié à mon enfance. Maintenant ma belle-mère en prépare à mes filles. Malheureusement tous ceux que je connais ou presque (recettes familiales ou achetés chez le boulanger, avec farines raffinées et maïzena) sont certes bien mignons mais de véritables étouffe chrétiens ! En fait je n’ai jamais vraiment aimé ça… Chez nous on les trempe dans le café pour les faire descendre… Je viens de tester votre recette juste avant Pâques, je l’adore ! Bien moelleuse et humide ! J’y ajouterai juste une petit peu de vanille ou de citron pour le parfumer.
Si le concept de moderniser des recette tradi vous intéressse, il y a le blog le Leïla Martin (je vais vous cuisiner). Je sais que le temps vous manque mais je pense qu’il pourrait vous plaire